Alfredo Campoli l'art du violon
The Bel Canto violin
The Bel Canto violin
Vingt-et-un CDs consacré à l’art du violoniste Alfredo Campoli, remontant à son premier pour Decca (1931) et englobant 47 ans d’histoire avec la firme. Environ six heures et demie d’enregistrements, certains pour la première fois sur Decca. Tout au long de son parcours, il brillera par sa « forte personnalité, la splendeur du son de son instrument et sa technique sans faille » (Fanfare).
CD 1
The Decca 78s – Music by Albéniz, Drigo, Kreisler, Elgar, Bazzini, Lehár, Paderewski, Mozskowski, et.al.
Harold Pedlar, piano • Sidney Crooke, piano • Alfredo Campoli Trio
FIRST CD RELEASE ON DECCA
CD 2
The Decca 78s – Music by Handel, Monti, Kreisler, Hubay, Hahn, Raff, Chopin, Foster, Grainger, Gossec, et.al.
Sidney Crooke, piano • Welbeck Light String Quartet
FIRST CD RELEASE ON DECCA
CD 3
The Decca 78s – Music by Heykens, Kálmán, J. Strauss II, Waldteufel, Offenbach, Poldini, Fibich, et.al.
Alfredo Campoli and the Dorchester Hotel Orchestra
Alfredo Campoli and his Salon Orchestra
FIRST CD RELEASE ON DECCA
CD 4
The Decca 78s – Music by Puccini, Herbert, Elgar, Rubinstein, Mendelssohn, Coates, Raff, et.al.
Alfredo Campoli and his Salon Orchestra
Alfredo Campoli and his Grand Orchestra
Alfredo Campoli and his Concert Orchestra
FIRST CD RELEASE ON DECCA
CD 5
TARTINI Violin Sonata, Op. 1 No. 10 ‘Didone abbandonata’
J.S. BACH Arioso (from Keyboard Concerto, BWV 1056)
PAGANINI/KREISLER Caprices, Op. 1 Nos. 13 & 20; La Campanella
J.S. BACH Air (Orchestral Suite No. 3)
KREISLER/PAGANINI Concerto in one movement
CORELLI Violin Sonata, Op. 5 No. 12 ‘La Folia’
Eric Gritton, piano / National Symphony Orchestra / Victor Olof
FIRST CD RELEASE ON DECCA
CD 6
J.S. BACH Partita No. 2
TARTINI Violin Sonata in G minor ‘The Devil’s Trill’*
Music by Bazzini, Hubay, Hummel, Debussy and Corelli*
Eric Gritton, piano
*FIRST CD RELEASE ON DECCA
CD 7
MENDELSSOHN Violin Concerto in E minor
Music by Poulenc, Albéniz, Tartini, Ravel, Brahms, Massenet, Chopin, Mozart*
London Philharmonic Orchestra / Eduard van Beinum / Eric Gritton, piano
*FIRST CD RELEASE ON DECCA
CD 8
BEETHOVEN Violin Concerto
Josef Krips
CD 9
HANDEL Violin Sonatas
George Malcolm
CD 10
LALO Symphonie espagnole
SAINT-SAËNS Havanaise; Introduction et Rondo capriccioso
Eduard van Beinum; Anatole Fistoulari
CD 11
Campoli Encores – Music by Dohnányi, Paganini, Fibich, Ponce, Drdla, Fiocco, Heuberger, Mendelssohn…
George Malcolm; Eric Gritton
CD 12
Homage to Fritz Kreisler (Eric Gritton)
CD 13
ELGAR Violin Concerto (Adrian Boult)
CD 14
TARTINI Violin Sonatas – ‘Devil’s Trill’ & ‘Didone abbandonata’
BRUCH Violin Concerto No. 1
George Malcolm; Royalton Kisch
CD 15
BLISS Violin Concerto
Theme and Cadenza (Arthur Bliss)
CD 16
SAINT-SAËNS Violin Concerto No. 3
KREISLER/PAGANINI Concerto in one movement
WIENIAWSKI Légende
SARASATE Zigeunerweisen
Piero Gamba
FIRST CD RELEASE IN STEREO
CD 17
TCHAIKOVSKY Violin Concerto
Swan Lake (dances)
Ataúlfo Argenta; Anatole Fistoulari
CD 18
MENDELSSOHN Violin Concerto
BRUCH Scottish Fantasy (Adrian Boult)
CD 19
Campoli Encores – Music by Albéniz, Bazzini, Brahms, Yamada, Paganini/Kreisler, Mozart (Norihiko Wada)
CD 20
SARASATE Danzas españolas; Navarra (Daphne Ibbott)
CD 21
WIENIAWSKI Music for Violin & Piano (Daphne Ibbott)
« The Bel Canto Violin » proclament les disques de cette série – en fait une intégrale de tout ce que ce violoniste anglais aura enregistré pour Decca et L’Oiseau-Lyre. Comme c’est vrai ! Campoli – abandonnez vous aussi le prénom, les Londoniens ne l’appelaient affectueusement que par son patronyme – né à Rome en 1906 dans une famille de musiciens (sa mère Elvira donnait la réplique à Caruso, rien moins), eut un violon dans les mains comme d’autres un ours en peluche : son père, premier violon à la Santa Cecilia, fut son seul professeur. Les Campoli s’installent en Angleterre en 1911, vingt ans plus tard ce gamin de dix ans médusait le tout Londres musical en jouant le Concerto de Mendelssohn : il rafle le Prix de la Ville au ravissement de tous.
Sa légende était née, quelques années plus tard il faisait ses débuts professionnels au Wigmore Hall, Melba entendant sa sonorité dorée, son timbre de voix humaine, lui demande de jouer avec elle, deux voix qui s’apparient dans un répertoire de fantaisie dont Campoli fera son miel, créant un ensemble de musique de divertissement, le Salon Orchestra, qui l’éloignera des salles de concert jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais Campoli n’avait pas oublié le grand répertoire, engrangeant pour la BBC un nombre considérable de bandes jamais diffusées : resté citoyen italien, il ne pouvait officiellement collaborer avec une institution publique. Espérons qu’elles seront publiées in extenso (si elles n’ont pas disparu).
En 1950, l’avènement du microsillon verra Decca confirmer le contrat privilégié obtenu à la fin du 78 tours : carte blanche pour le répertoire et les partenaires. Il choisira Josef Krips pour le Beethoven, parfaitement classique, Van Beinum pour le Mendelssohn et une Symphonie espagnole d’un chic fou, Argenta pour un Tchaikovski très ballade, Boult évidemment pour Elgar, Bruch et encore Mendelssohn, Bliss lui dirigeant le concerto écrit à son intention, Fistoulari pour les pièces de charme du répertoire français, tout un ensemble de concertos captés à Londres, qui conserve sa sonorité chaleureuse, son geste mesuré et élégant : ils rayonnent intact malgré les années au long des différents disques assemblés dans cette réédition exemplaire.
Cette sonorité est d’une beauté !, les phrasés si singuliers sont ceux d’un chanteur : hors les grands concertos romantiques (quel dommage, il n’a pas enregistré le Brahms) et le répertoire baroque, ciselé, joué avec des tendresses déconcertantes, ce sont les pièces de charme et de virtuosité qui montre le raffinement de son art, la sureté de son goût, l’intonation toujours parfaite même dans les albums tardifs pour L’Oiseau-Lyre où le grain si singulier de son cher Rocca est capturé au mieux (écoutez les Danses espagnoles de Sarasate, ces registres stupéfiants !).
Si les mélomanes anglais gardent toujours une certaine tendresse pour l’art de ce violoniste si poétique, le reste de l’Europe l’a totalement oublié, découvrez-le toute affaire cessante. En 2018, Cyrus Meher-Homji avait réédité l’intégralité de ses diverses publications Eloquence, six double albums que surclasse cette nouvelle édition reprenant pour une grande part les disques dans leurs couplages princeps et avec les pochettes originales. Si vous n’avez pas pu vous procurer l’ancienne mouture, n’hésitez pas.