Claude Delvincourt Quatuor Quintette avec piano Quatuor Syntonia
Esse quam videri (être plutôt que paraître) fut sa devise. Grand Prix de Rome en 1913, compositeur indépendant au raffinement si typiquement français, dans la lignée de Chabrier et de Ravel, Claude Delvincourt (1888-1954) fut aussi un pédagogue visionnaire, dont le charisme et l'altruisme permirent de réformer l'enseignement de la musique en France.
Par sa vigueur et son exubérance, la partition du Quintette avec piano, sur laquelle planent les ombres de Franck, Fauré et Vierne, concentre les ambitions du jeune Delvincourt. Ses pièces de jeunesse attestent d’une prédominance outrageuse du clavier sur les autres instruments, le traitant presque comme un soliste concertant. S’il n’a pas encore acquis une maîtrise complète de l’écriture des cordes, il fait preuve d’une inventivité débordante, sans toutefois se détacher d’un certain académisme.
Le quatuor Parrenin fut le premier ensemble à intégrer la classe professionnelle de musique de chambre créée par Delvincourt en 1947. À leur intention, il commença un Quatuor à cordes dont les contraintes de l’existence lui firent différer l’achèvement pendant plusieurs années. Comme dans sa Sonate de jeunesse, les quatre mouvements classiques se structurent en deux grandes parties à l’architecture très élaborée. Après les quatuors d’Ibert en 1942 et de Schmitt en 1947, l’ultime opus de Delvincourt, brillante synthèse de son art, s’impose parmi les incontournables du répertoire.