Pierre Kaelin (1913-1995) Messire François, oratorio /Loré
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Pour le 800 èmeanniversaire de la naissance de Saint-François d’Assise, Pierre Kaelin composeavec le concours de l’écrivain Léon Chancerel, l’oratorio “Messire François”. Cette œuvreobtient, en 1987, le grand prix de composition ITALIA décerné par la RAI.
« O François, petit pauvre, voici, devant toi, un triste diseur de remords et de velléités, nostalgique d’une Patrie quittée dont il poursuit en vain la ressemblance parmi les choses de la terre.
O François, je t’ai toujours aimé. Et j’attendais impatiemment le jour qu’il me serait permis d’aller à Assise, capitale spirituelle du monde, domaine sacré du don de soi. Et jy fus en une des heures les plus lasses de ma vie. Dans la plaine, sur les routes de Toscane et d’Ombrie, au long du lac de Trasimène, à RivoTorto,aux Carceri, à Saint-Damien, dans Arezzo dont tu chassas les démons, à Gubbio où le loup, par toi, se fit brebis ; dans les villages innocents de la vallée et dans les humbles couvents au-dessus des ravins, partout je t’ai suivi, bouleversé de tendresse éperdue.
En toi, tout un printemps, j’ai oublié ma triste vérité, malgré le siècle et moi-même, se prit merveilleusement à prier et à chanter, à danser en moi, un petit franciscain, à l’imitation de Jacopone de Todi, de Fra Pacifico, de Giacomino de Vérone et de tant d’autres doux jongleurs de l’Ordre dont on ne sait plus le nom ni les poèmes.
Rentré en mon pays de France, dont tu aimas, ô Saint François, le clair langage, je me suis plu, mélancolique, à noter ces chansons. Le meilleur de moi-même y est enclos peut-être, avec le regret d’un âge où j’eusse pu, avec les tiens, trouver la paix intérieure qui me fuit, - cette paix de l’esprit que nous désespérons de rencontrer jamais dans notre orgueilleux cheminement vers des idéals peu précis, et, sans cesse, par les hommes et les jours démentis ».