JOSEPH-HECTOR FIOCCO
[1703-1741]
Missa pro defunctis
Commendationes
PIERRE-HERCULE BREHY
[1673-1737]
De profundis 06:22
Motet Libera me
Missa pro defunctis
CantoLX
Frank Agsteribbe
La musique funéraire dans les Pays-Bas méridio- naux pendant la première moitié du XVIIIe siècle : Pierre-Hercule Brehy et Joseph-Hector (?) Fiocco
Dans les Pays-Bas méridionaux, les premières décennies du XVIIIe siècle semblent avoir été une période bien peu florissante pour la musique funéraire polyphonique. L’élan contre-réformateur, qui avait donné une véritable impulsion à la culture musicale liturgique à partir de l’an 1600, avait dépassé son point culminant depuis un certain temps. Alors que durant la première moitié du XVIIe siècle, les paroissiens aisés avaient été de plus en plus nombreux à privilégier des funérailles somptueuses abondamment rehaussées d’ornements musicaux, l’intérêt de l’élite urbaine pour la magnificence musicale n’a cessé de décroître après 1650. Vers 1700, à en croire le chapitre de la cathédrale Notre-Dame d’Anvers, la mode était même d’éviter toute cérémonie funéraire catholique traditionnelle. À partir de cette époque, une grande partie de la population urbaine, riche et moins riche, a préféré opter pour un simple « en- terrement silencieux », le soir, sans ostentation ni musique polyphonique. Cette évolution n’est certainement pas propre aux Pays-Bas méridionaux. Des mouvements similaires ont également été observés dans d’autres régions d’Europe au XVIIIe siècle, comme en a notamment témoigné Johann Mattheson, l’auteur de nombreuses critiques à l’égard des pratiques funéraires fastueuses et de la musique pompeuse de circonstance.
Dans l’attente de réponses plus définitives sur la paternité des commendationes et du requiem de Fiocco – le doute sur la paternité existe toujours depuis trois siècles) -, ces compositions, comme le requiem et les motets pro defunctis de Bréhy, restent des témoignages précieux de la richesse musicale des Pays-Bas méridionaux pendant la première moitié du XVIIIe siècle. Ce répertoire nous apporte également un éclairage utile sur les pratiques musicales lors des services funéraires et commémoratifs de l’époque.