Chopin, oeuvres pour piano et orchestre, Piotr Alexewicz, Howard Shelley,

Un premier récital avec un stupéfiant Gaspard de la Nuit avait fait mieux qu’une carte de visite pour le jeune Piotr Alexewicz : il révélait un artiste qui avait tous les moyens de sa politique.

Les papes pour piano et orchestre, du Chopin mineur aux yeux de certains, qu’il réunit ici sous la baguette attentionnée de son confrère Howard Shelley, le montrent en styliste impeccable, toujours avec cette sonorité naturelle si belle, aux aigus diaprés, aux basses ombreuses, doigts légers mais épaules amples, du son qui sait s’envoler et danser, évoquer et briller, au point que je crois bien tenir là la plus belle version du Rondo à la Krakowiak depuis celle de Stefan Ashkenaze.

Même les modestes Variations sur « Là ci darem la mano », où le jeune Chopin avoue son amour pour Mozart sont rédimées par ce toucher brillant et profond à la fois qui sauve l’Andante spianato et Grande polonaise des effets qu’on y dispense trop souvent pour faire mieux entendre tous les détails du texte, jusqu’à des harmonies surprenantes.

Bravo, se laissera-t-il tenter maintenant par les Concertos ?

Œuvres pour piano et orchestre

Variations sur La ci darem la mano tiré de l’opéra Don Giovanni de Mozart

Fantaisie sur des thèmes polonais op.13

Rondo à la Krakowiak op.14

Andante spianoto op.14

Piotr Alexewicz, pianoforte

Sinfonia Varsovia

Howard Shelley